Encore plus étrange, en décembre 1815, le Maire de Sainte-Sève, M. LE GAC de LANSALUT est nommé"pour remplir simultanément la fonction de maire de Saint-Martin-des-Champs! Un arrêté du Préfet doit présiser, que tous les services municipaux de chaque communes resteront distincts, seul le maire sera partagé par elles. Remarquons au passage que les arrêtés du Préfet se basent sur une loi du"28 pluviose an 8" donc une loi révolutionnaire. Les conseillers municipaux à leur tour se voient nommés par le Préfet et doivent prêter le même serment. La confiance règne.

En 1816 la commune doit faire les frais d'un sceau aux armes royales suivant une circulaire du Préfet.

En 1817 le conseil délibère sur l'état des routes et l'on cite le texte de la délibération du 14 mai 1812 mais en changeant"routes impériales" en "route royales". La nouvelle route de Quimper (actuellement route de Carhaix) est signalée comme étant en bon état, par contre les autres chemins vicinaux demandent quelques travaux. Il sagit de la route de Morlaix à Taule et Carantec par le Moulin de Pennelé et de la route de Morlaix à Pleyber-Christ par le moulin Kervaon et Pont Pol.

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EMPIRE

Les premiers documents d'état civil datent de 1790 et parlent de Saint-Martin-des-Champs, dont le territoire est pris sur celui de la paroisse de St-Martin. La partie urbaine restée en Morlaix est appelée St-Martin de la ville. Plus tard en l'an II, la laïcisation impose le nom d'Unité des Champs. En l'an V il est question de Martin-des-Champs. Finalement sous le Directoire, la commune redevient Saint-Martin-des-Champs.

En 1804, l'empire est institué.

Le 18 mai 1811 le Conseil Municipal se réunit à la mairie, alors située près de l'église St-Martin sur le territoire de Morlaix. Le premier maire dont le nom nous soit resté est BOUESTARD de la TOUCHE, qui décède en 1811. Le Conseil se réunit sous la présidence de l'adjoint Yves LEGRAVOT, pour appouver les comptes de l'année précédente, présentés par le percepteur. La recette à 258 francs 84 centimes, la dépense à 183 F 30. Il reste en caisse un exédent de 75 F 54. C'est un petit budget pour une petite commune St.Martin-des-Champs n'est alors peuplée que d'environ 900 habitants, et représentée par un conseil de 7 personnes. Un tel compte est vite approuvé, et le conseil se disperse pour se retrouver le 25 mai.

Entre temps le préfet a nommé un nouveau maire en remplacement du maire décédé, il sagit du sieur de la MONNERAYE, aîné, habitant rue longue à Morlaix (!). Ce dernier se présente donc devant les conseillers pour prêter serment "d'obéissance aux Constitutions de l'Empire et de fidélité à l'Empereur". Le Gravot reste adjoint La séance suivante du 11 septembre 1811, voit à son ordre du jour l'examen d'une question brûlante :

le Sous-Préfet de Morlaix demande au Conseil de délibérer sur les "avantages ou inconvénients qu'il y aurait à réunir la commune de Saint-Martin-des-Champs à celle de Morlaix". On voit que le problème ne date pas d'aujourd'hui !...

Que dit le conseil ? "Considérant que les usages, habitudes et les travaux des habitants des campagnes différent essentiellement de ceux des habitants des villes, que par ce motif il est satisfaisant pour les habitants de n'être tout au plus annexé qu'à une commune rurale, si telle était la volonté du gouvernement, que la nature des services imposés aux villes diffèrent de ceux imposés aux campagnes et serait d'une application difficile et désagréable à celle-ci, le conseil est d'avis que la réunion imposée par M. le Sous-Préfet ne présente aucun avantage et qu'il en résulterait beaucoup d'inconvénients et de désagréments". Nous verrons que tout au long de ce XIXe siècle les rapports entre Morlaix et Saint-Martin-des-Champs ont été difficiles, ceci à cause des multiples imbrications de deux cités créant un flou quant à leurs limites et leurs responsabilités précises.

En 1812, on fait l'inventaire des voies traversant St-Martin.

D'abord la grande route impériale de 1ère classe qui conduit de Paris à Brest, puis la grande route impériale de 1ère classe qui conduit de Lorient à Roscoff et enfin un début de grande route , entreprise anciennement pour conduire de Morlaix à Quimper.

Toutes les autres voies sont des anciens chemins plus où moins particuliers reliant ces trois routes aux habitations particulières. On cite surtout :

- .....Celle de Morlaix à Taule par le Moulin de Pennele.

-.....Celle de Morlaix à Pleyber Christ par Pont-Pol.

- En réalité ces deux routes desservent très peu d'habitations Saint-Martinoises, et le Conseil estime qu'elles sont surtout utiles pour les habitants de Taule et de Pleyber-Christ, qui devraient participer à leur entretien.

" Ces routes escarpées, presque toutes taillées dans le roc, sans fossés ou traversant des bassins de terres végétales, lourdes et humides, sans écoulement pour les eaux en raison de l'élévation des terrains adjacents demanderaient des dépenses et un travail au-dela des moyens de la commune".

A défaut d'argent, la commune est prète à offrir sa main-d'oeuvre. Mais celle-ci est peu abondante et actuellement (nous sommes en mai 1812) occupée à d'autres travaux. Il n' y a dans la commune que soixante ménages et trente charrettes susceptibles d'être appelées aux réparations des routes".

Le 8 février 1813, sans raison apparente, le Préfet du Finistére nomme Joseph PENGUEN Maire à la place de la MONNERAYE. L'adjoint reste Yves LEGRAVOT. A leur tour ces citoyens prêtent serment de fidélité à l'empereur.

L'année 1814 se passe sans qu'aucun évènement municipal ne viennent troubler les conseillers.

En 1815 - année si fertile en rebondissements historiques ! - Le Préfet remplace Joseph PENGUEN par un notable local, Joseph LE BIHAN de PENNELE " demeurant en son château de Pennelé". Celui-ci prête serment, en janvier 1815, non plus à l'Empereur (alors à l'ile d'Elbe) mais au Roi. Revenu provisoirement avant les Cent jours : " Je jure et promet à Dieu, de garder obéissance au Roi, de n'avoir aucune intelligence, de n'assister à aucun conseil, de n'entretenir aucune ligne qui serait contraire à son autorité, et si dans le ressort de mes fonctions ou ailleurs j'apprends qu'il se trame quelque chose à son préjudice, je le ferai connaître au Roi". Etrange serment en vérité, reflétant le climat d'incertitude qui règnait en France à cette époque.

DELIBERATIONS

du

CONSEIL MUNICIPAL

1811 -1817

Extrait d'une délibération du Conseil Municipal de Saint-Martin-des-Champs en 1816