au ressort de Bodister, cette haute justice ‚tait la juridiction d'appel de six ou sept sièges secondaires, l'Armorique, Crechonvel, Coatgrall et Kergariou en Ploujean, Kerohan en Garlan, Goesbriant et Kerviniou en Plougonven.

Au XVIII' siècles, les mêmes magistrats occupaient les sièges de Bodister et du Ponthou, mais les deux juridictions n'étaient pas réunies.

Bibliographie: B.A.S.F. 1904,1925, B.A.S.F. T31. 1931-32

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PLOURIN LES MORLAIX

Forteresse de BODISTER (en Plourin)

Bodister se trouve à 1 km 5 au nord du Cloitre -St. Thégonnec, c'est une grande plaine, sorte d'immense cirque entouré des hauteurs de Trégunvez, Méné-Born, Quilin, Cloître, Kermorgan, Roc'h-Ledan et Pen-ar-Quinquis

Au fond, un petit lac, sur ses bords, un coteau peu élevée ou exista une forteresse, les ruines de Parc-ar-Sal, un peu au-dessous de Pen-ar-Quenquis. La surface a la forme d'un pentagone très irrégulier. Du côté de l'étang s'étendent les restes d'une muraille ou courtine en moellons, peu épaisse, mesurant environ cent-vingt mètres, et dont la direction est sensiblement Nord-Sud. A l'angle sud, le mur fait un angle obtus et se dirige vers le sud-ouest sur une longueur de quarante mètres, oblique au Nord-ouest pendant près de quatre-vingt-dix-mètres, revient au Nord-est pendant quarante mètres, et rejoint enfin à angle droit la courtine à l'étang, après un développement de quatre-vingt mètres, environ un hectare. On ne distingue aucunes traces de tours dans les angles encore apparents. Dans la partie Ouest s'y trouve d'énormes entassements de pierres; peut-être où s'élevaient le donjon et les principaux bâtiments. Parallèlement à la muraille de l'Est se trouvent les vestiges d'un autre mur intérieur que des sortes de cloisons perpendiculaires joignaient à la première (parcelles N° 507,508, 513,,514, 517, 518,519,520)

Bodister fut autrefois et jusqu'au commencement du XVIIe siècles, la seigneurie la plus puissante du Trégor

Du château-fort, chef-lieu de cette baronnie, il ne reste plus que des ruines que l'on retrouve près de l'étang, sur un circuit de 400 mètres.

La fondation de Bodister remonte du temps de l'émigration bretonne en Armorique (milieu du VIe siècle), d'anciennes traditions l'attribuent au même chef qui fut le premier de la maison de Guicazou. Débarqué en Armorique avec ses clans, il s'enfonça dans les terres jusqu'à la lisière de l'épaisse forêt qui recouvrait le versant Nord de l'Arrée.

Bodister resta le fief le plus considérable de la région qu'on nommait, à cause de lui, le Plougastel.

Les Guicaznou le transmirent par alliance à la fin du Xlle siècles, aux Dinan de Montafilant, (les armes de Bodister relevées aux verrières de St. Jean-du-Doigt et de Plougasnou en 1679, sont les armes des Dinan-Montafilant, (de gueules à quatre fusées d'argent) qui a fini en 1499, dans Françoise de Chateaubriant, ( née le 20 novembre 1436) femme de Gilles de Bretagne (mari‚e en 1444 à 8 ans, et morte étranglée par ordre de son frère en 1450), d'où Bodister passa aux Laval, puis Montespèdan, Scépeaux, Gondy, du Parc de Locmaria (d'argent à trois jumelles de gueules) par acquêts en 1638, et enfin Caradeuc de la Chalotais. (dernière héritière de Caradeuc de la Chalotais mariée à un Falloux, ministre de l'instruction public en 1849, membre de l'Académie française).

La réformation de 1535 cite encore "la maison forteresse de Bodister" ; mais au siècle suivant, les aveux rendus par le marquis de Locmaria ne parlent plus que de "l'emplacement de l'ancien château de Bodister". Il a dû être démoli à l'époque de la Ligue.

Cette haute, moyenne et basse justice, exercée au XVIlle siècle à Morlaix, était la première ménéante de la sénéchaussée. Le ressort comprenait presque tout Plouigneau, la plus grande partie de Plourin et une partie de Plougonven.

Bodister était un des plus anciens fiefs du pays, mais il était en partie formé au XVIIIe siècles d'arrières fiefs autres que ceux qu!avaient constitué à l'origine. Les propriétaires des terres démembrées de la seigneurie primitive prétendaient, comme de coutume, jouir des anciens privilèges de justice qui avaient été reconnus aux premiers seigneurs de Bodister

Cette prétention fut rejetée à l'encontre de Mme du Talhouet de Bonamour, propriétaire des seigneuries de Kerloaguen et Gaspem, par la chambre de Réformation des Domaines en 1678 et en 1696. D'après le rapport de Charles Colbert, qui ajoute une partie du territoire de Garlan