RETOUR Pays de Morlaix

Le MOYEN-AGE à PLEYBER-RIVAULT

Les Seigneurs Les Réformations

Les Réformations étaient des enquêtes périodiques opérées dans les divers évêchés de Bretagne par des Commissaires de la Chambre des Comptes pour rechercher et faire rentrer dans le rang de la roture ceux qui avaient usurpé à tort la qualité de noble, afin de bénéficier des exemptions de dîme, de corvée et de fouage accordées aux gentilshommes. Elles offrent d'autant plus d'intérêt que les terres nobles y sont énumérées avec les noms de leurs possesseurs.

Enquête commencée le 21 janvier 1426, sur commission du Duc, du nombre des nobles, métayers et cultes exempts à supporter de fouages ,et paroisses de l'Évêché de Léon.

En 1445, ont dénombrait à PLEYBERT-RIVAULT les nobles suivants :

Kerguenneuc Jehan possède Lesquifiout. Cosquer (Jehan). Cazré (alias). an Roch (Yvon). Trenengan (Derrien). an Henneuc (Guillaume). Keroust (Maître Yvon). Roche (Guillaume de la). an Henneuc (Raoul). Kerguenneuc (Hervé). Simon (Hervé). Roche (Yvon de la).

Les Montres au Moyen Age.

Dans la période de onze siècles pendant lesquels la Bretagne a été gouvernée par des princes souverains, alternativement en guerre avec la France ou l'Angleterre, elle n'a pas connu l'usage des armées permanentes. Ses forces militaires consistaient principalement dans la chevalerie, à laquelle se joignaient quelques hommes de pied levés dans les paroisses; mais après chaque campagne, tous rentraient dans leurs foyers jusqu'à une nouvelle convocation ou prochain ban . On appelait Montre, la revue que passaient des commissaires d'un corps d'armée ou simplement d'une compagnie composée exclusivement de nobles ou au moins de possesseurs de fiefs, obligés en vertu de cette possession, au service militaire, nommé aussi service d'ost ou de ban et arrière ban.

Ce service ne pouvait jamais durer plus de quarante jours de suite, et ce terme expiré chacun était libre de s'en retourner chez soi.

Pendant plusieurs siècles les nobles furent seuls admis à posséder des fiefs ; mais les nombreuses guerres et les expéditions lointaines auxquelles ils prirent part depuis les croisades, les entraînèrent dans de si grandes dépenses , que plusieurs furent réduits à les aliéner. Ces fiefs furent quelquefois alors acquis par de riches bourgeois; mais ces acquisitions ne furent tolérées que moyennant le paiement par l'acquéreur, au profit du prince, d'une certaine finance appelée droit de franc-fief.

Les nobles pouvaient se faire représenter à une montre par un autre noble; les bourgeois fieffés y étaient convoqués comme des gentilshommes, mais s'ils ne se présentaient pas eux-mêmes, ils recevaient injonction de servir par noble hommes .Il en était de même des gens d'église, des veuves, des mineurs et des infirmes, enfin de tout les possesseurs de fiefs qui ne pouvaient fournir le service militaire en personne.

Voila de quel éléments se composait la cavalerie ou chevalerie, nommée ensuite gendarmerie. En outre du service personnel, chaque possesseur de fief, en raison de l'importance de son fief, pouvait avoir à entretenir à ses frais un ou plusieurs vassaux qui combattaient les uns à cheval, les autres à pied. On appelait lance fournie, un chevalier ou homme d'armes à harnois blanc, c'est-à-dire armé de pied en cap, avec le nombre de combattants qu'il conduisait à sa suite.

Ce nombre variait en raison de la puissance de chaque chevalier, mais la moyenne était de quatre hommes; ainsi une compagnie de cents lances, devait faire un effectif de quatre cents hommes au moins.

Parmi les chevaliers ou hommes d'armes, on distinguait les bannerets, c'est-à-dire les chevaliers possédant une châtellenie, et assez puissants pour entretenir à leurs frais une compagnie composée d'autres hommes d'armes et de leur suite formant un effectif de vingt-cinq chevaux au moins. Le chevalier banneret commandait sa compagnie où il arborait sa bannière ou pennon armorié, comme marque distinctif de son rang.

Les autres chevaliers ou possesseurs de fiefs de haubert, c'est-à-dire de haute justice, qui n'étaient pas assez riches pour lever leur bannière et qui servaient sous un banneret, étaient nommés bacheliers et les simples gentilshommes écuyers. on voit par l'histoire de Bretagne que le nombre de bannerets appelés en cette qualité aux parlement généraux des années 1451 à 1455, étaient de quatre-vingt-dix pour le duché.

Les armées se recrutaient encore de piétons par l'engagement volontaire d'un certain nombre d'hommes libres, qui à cause de la solde qu'ils recevaient, furent nommés soudards, c'est-à-dire soudoyés. Ces soudards reçurent aux différents siècles du moyen âges d'autres appellations, comme cotereaux (cultarelli), parce qu'ils étaient armés de coutelas; brabançons, après la guerre du Brabant; routiers, parce qu'ils parcouraient incessamment les routes; brigands, parce qu'ils faisaient partie d'une brigade et portaient pour arme défensive une cuirasse légère, qu'on nomma pour la même raison brigandine, ou enfin aventuriers, lors de la guerre dite du bien public, sous Louis XI. A partir des guerres d'Italie sous le roi Charles VIII, les piétons reçurent, la dénomination qu'ils portent aujourd'hui, c'est-à-dire qu'on les nomma fantassins ou infanterie (de l'italien fantassino, diminutif de fante, enfant, garçon, valet) et mortes-payes, lorsqu'ils tenaient garnison dans une place.

( extraits de Nobiliaire et armorial de Bretagne , par P. Potier de Courcy)

Montre de l'évêché de Léon en 1534

Convocation du ban et arrière-ban de la châtellenie de Morlaix-Leanmeur. PLEYBERT-RIVAULT François Kerguennec, sieur de Lesquiffiou, homme d'armes. François Kerchrist, sieur de Treuscoat, archer. Maistre Yves Keraudy, sieur de Lohennec, archer à deux chevaux. Charles de la Roche, sieur de Kergrach, en brigandine. François Fenegan. Allain Coatangars, sieur du Cosquer, en brigandine. (B.S.A.F 1911)

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RÉVOLUTION * 1ère RÉPUBLIQUE *

La Création de la Municipalité En décembre 1789, une lettre de patente du roi ordonnait la constitution des municipalités et en fixait les modalités.

A Pleyber-Christ, la municipalité fut constituée conformément à cette lettre patente, en début 1790. Il fallait, pour être électeur, remplir certaines conditions d'âge et de fortune :

il fallait avoir vingt-cinq ans , ne pas être serviteur à gages et payer une contribution directe égale à 3 journées de travail.

C'est le corps politique, c'est-à-dire le conseil de fabrique, qui procéda à la constitution de cette municipalité.

Celle-ci devait se composer : d'un maire, de 5 officiers municipaux, d'un procureur-syndic, d'un greffier ou secrétaire et de 12 notables, soit en tout vingt élus.

L'élection eue lieu selon les règles imposées. Il y eut d'abord un certain nombre d'opérations préliminaires :

1 / La désignation d'un bureau chargé de veillez à la régularité de l'élection, avec un président, un greffier et trois scructateurs.

2 / La prestation de serment du président et du greffier ; ils prêtèrent publiquement le serment d'être fidèles à la nation, au roi, à la loi, à la constitution et de remplir fidèlement les devoirs de leur charge.

3 / Enfin la prestation de serment des habitants appelés à participer à l'élection. On commença par élire le maire, à la majorité absolue, " à la pluralité absolue des voix". c'est Jacques Mazé, qui fut choisi

. On procéda ensuite au choix du " procureur-syndic". Fut élu : Herve K auffret.

Après le "procureur-syndic", furent désignés les cinq "officiers municipaux, dans l'ordre : Yves Joncour, François Mer, Allain Pinvidic, Charles Grall, François Madec

Enfin, il fut procédé au choix des douze " notables appelés à faire partie de la municipalité". Eux il furent élus à la majorité relative. Les élus eurent à prêter serment de fidélité à la nation, au roi, à la loi et à la constitution .

Le secrétaire- greffier nommé fut : Jaffré

Le premier registre des délibération du Conseil Municipal est daté du 1er Mai 1790, et est paraphé par Jacques Maze, il recevra toutes les délibérations du Conseil Municipal de Pleyber-Crhist jusqu'au 16 Messidor An IV de la République ( 4 Juillet 1796) On y trouve, en début de la première page cette information: "Le présent Registre contenant le nombre de 148 " Rôles" premier et dernier Compris à été par Moy , Jacques Mazé, maire de la municipalité de la paroisse de Pleybert Crhist, chiffré et signé, pour servir à inserer les délibérations et autres

Actes de la dite municipalité, fait au Bureau de la dite administration .Ce jour , premier mai mil sept cent quatre vingt dix, Jacques Mazé".

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Ensuite on trouve la délibération du Dimanche 9 Mai 1790.

Du Dimanche neuvième mai, mil sept cent quatre vingt dix , assemblée du corps municipal et administratif de la paroisse de Pleyber Christ, en vertu de Convocation du matin de ce jour, tenue dans la sacristie Basse de la dite paroisse, lieu ordinaire du Bureau, et à laquelle ont été présents :

Jacques Mazé, maire et président de l'assemblée, Yves Joncour, François Mer, Allain Pinvidic, Charles Grall, et Francois Madec, officiers, à eux joints les douze notables, présent Le procureur de la Commune.

Hervé K auffret procureur de la Commune à remontré à l'assemblée présidée par M. Le Maire, que la misère étant devenue si grande, il n'est guere possible que les pauvres de cette paroisse puissent subsister, quils ont même Besoins d'un prompt secours , ce qui est à la Connaissance publique, qu'en Conséquence il requiert à ce qu'il leur soit apporté incessament les secours dont ils ont Besoins, autant que les familles le permettront, par leur sacrifice d'une somme d'argent pris des coffres de la Commune et déposée au main de Sébastien Martin et Guillaume le Traon fabriques pour etre par eux Employée En achat d'une certaine Quantité de grain chaque semaine et dont le nombre de quartiers leur sera fixé, ainsi que la forme de leur distribution, requérrant le dit K auffret à ce quil plaise à l'assemblée délibérér sur la présente, remontrance et a signé :

Hervé K auttret.

L'assemblée délibérant sur la remontrance du procureur de la Commune et reconnoissant l'état affligeant ou se trouvent dans le moment les pauvres de cette paroisse à décidé et ordonne qu'il fera adressé par les dits fabriques pour etre employé au soulagement des dits pauvres, quatre quarties de bleds d'orges, par semaine, qu'il distriburont en farine aussi chaque femaine, auquel effets et pour faire face aux dits achats L'assemblée authorise les dits fabriques àlefaire des deniers qu'ils peuvent avoir entre mains jusqu'a y suppléer dans la suite s'il en est besoin, se réservant la même assemblée de faire cesser la ditte distribution dès qu'elle le jugera apropos. arrettant la dite assemblée que la ditte distribution sera faite chaque dimanche après midi, en présence de deux officiers municipaux et de Monsieur Le recteur de cette paroisse, et de deux des notables.

L'assemblée ayant en connaissance que M.M les officiers municipauix de morlaix ont donné des ordres pour faire venir du bleds de l'etranger, chargent les dits fabriques de leur donner connoissance de la présente délibération, ainsi que de les prier de vouloir bien leur ceder les grains nécessaire pour le soulagement des pauvres de cette paroisse

" faits et arrettée En nôtre bureau municipal, por nos seings, ceux des dits nôtables et des dits fabriques."

Jacques Mazé maire,

Yves Joncour, François Mer, allain Pinvidic, Francois Madec, Charles Grall, Yvon Joncour, Guillaume Pape, Julien Messager, Jacques Bizien, Jean le Mer, Guillaume Pouliquen, Thomas le Maguer, Julien Messager, G. Criminec, Joseph Vilet, Sebastien Martin, Jacques Caroff, Guillaume Traon, François Leon.

secrétaire greffier: Jaffré

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Dimanche 20 Juin 1790 Assemblée du Conseil Général de la Commune. Jacques Maze, Maire et Président de l'Assemblée François Mer, Charles Grall, (officiers).Allain Pinvidic, Yves Joncour et François Madec autres Officiers. absents. Yves Joncour, Julien Messager, Hervé Bizien Joseph Vilet, autres Julien Messager, Guillaume Pape, François Leon, Guillaume Criminec, Thomas Le Maguet, Jacques Caroff,(Notables aussi présents). Jean Mer et Guillaume Pouliquen , autres notables absents.

Présents : Hervé Kerauffret du Nenblech Procureur de la République. .......................à délibéré............ à nommé: Pour la Cordelée de L'Anmarc'h, François Léon du Bruluec. " " Coatilezec, Allain Fichou de Talengoat. " " Guerleau, Pierre Joncour de Trevalan. Pour la Cordelée du Bois, François L'Hemeillat de Kerjezequel. Procéderont avec, Jean Blaize de Keramenec, Jean Martin, de Talengoat, Yves Gueguen de Kerohan, Yves Le Ber de Runanvrac'h déjà nomme par délibération du 22 Novembre dernier. .........................comme collecteurs Sébastien Martin du lieu du Rest, Guillaume Traon du Bourg. Signatures de : Jacques Maze, Charles Grall, Julien Messager, Jacques Caroff, Jean Le Mer, Guillaume Criminec, Julien Messager, Guillaume Pape, Yves Joncour, François Leon, François Mer, (Officier) Thomas Le Maguet, Joseph Vilet, Jacques Bizien.

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3 Octobre 1790 .. A cette scéance rien de particulier........... On trouve en plus dans les signatures. Jean Le Meur (?).

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Le 14 Novembre 1790 . Modification du Conseil Municipal. "Le Procureur a annoncé, que des cinq Officiers Municipaux, deux cessaient de l'être : Charles Le Gall et Allain Pinvidic, et que François Mer autre Officier Municipal, ayant accepté l'emploi de Secrétaire-Greffier, est aussi à remplacer, et que des douze Notables le sort en avait fait sortir six de fonction : Jean Messager, Jean Mer, Guillaume Criminec, François Leon Joseph Vilet, Thomas Le Maguet.

La séance est présidée par le doyen d'age : Guillaume Gille, François Mer , Greffier, Scrutateurs : Yves Corre et Guillaume Pape et Yves Le Roux, les plus anciens de l'Assemblée sachant lire et écrire................scrutin......... Mr. Grall Recteur 8 voix.

ensuite nouveau scrutin : Yves Corre 4 voix, Résultat pour les 3 scrutateurs. François Madec 10 voix, Yves Joncour de Trévalan et un autre Yves Joncour de Nonot, qui ont eu 8 voix. Après quoi les Officiers ont prêtés serments.

Ensuite scrutin pour les trois Officiers Municipaux Guillaume Criminec de Kervenarhant, 25 voix, Allain Pinvidic, 24 voix. Ensuite pour le 3ème, les billets de scrutin étant au nombre de 31: Thomas Le Maguet, 17 voix. Ensuite , scrutin de liste simple pour la nomination des six notables Votants 26 François l'Hemeillat, 12 voix, François Leon, du Bruluec, 11 voix, Yves Le Messager, 8 voix, Charles Blaize, 7 voix, Giles Huet, 7 voix, rançois Martin, 7 voix.

Les suppléants sont : Charles Grall, 6 voix ( qui refuse), Yves Corre, 6 voix, Yves Le Roux, 6 voix, Hervé Breton et Bernard Nicolas, 6 voix, Allain Fichoux, 5 voix" . à suivre ..........

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PLEYBER - CHRIST